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Guerre au Mali : le silence assourdissant de la médiation internationale

par David BLAY
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Depuis près de deux mois, la guerre a repris au Mali entre l’armée nationale et le groupe rebelle du Cadre stratégique permanent (CSP). Cette reprise des combats a pris de court la médiation internationale chargée de suivre l’accord de paix de 2015, dirigée par l’Algérie. Pourtant, cette dernière n’a émis aucune réaction, ni déclaration, laissant planer un silence qui témoigne d’une perte d’influence et d’une stratégie d’attente.

 

Les autorités maliennes et le CSP se rejettent mutuellement la responsabilité de cette reprise de la guerre. Pourtant, la médiation internationale, composée de nombreux pays voisins et d’organisations internationales, n’a pas pu apporter d’éclaircissements sur le sujet. Depuis juin dernier, aucun membre de cette médiation ne s’est réuni pour discuter de la situation. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) qui avait un rôle clé dans la médiation, a perdu son mandat et est sur le point de quitter le pays.

Selon certains diplomates, les militaires au pouvoir au Mali considèrent la médiation internationale comme une ingérence qui joue contre leurs intérêts. Ils veulent désormais diriger eux-mêmes l’application de l’accord de paix de 2015. Cette relation compliquée entre les autorités maliennes et la médiation a conduit à une absence de communication, laissant la médiation sans leviers d’action et sans échanges avec le Mali.

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L’Algérie, qui est à la tête de la médiation internationale, reste silencieuse malgré la reprise des combats. Pourtant, elle a joué un rôle déterminant dans la négociation de l’accord de paix de 2015. L’Algérie est confrontée à un dilemme : elle ne souhaite pas voir une rébellion indépendantiste se propager à sa frontière, mais elle ne veut pas non plus d’une présence militaire malienne à Kidal, qui pourrait entraîner une guérilla prolongée et une montée du terrorisme dans la région. Ainsi, l’Algérie considère l’accord de paix de 2015 comme le meilleur garant de la stabilité du Mali et de sa propre sécurité nationale.

Dans cette situation complexe, la médiation internationale adopte une posture d’attente, tout en maintenant des contacts discrets pour éviter les faux-pas. Elle cherche à sauver l’accord de paix tout en reconnaissant qu’il peut être amélioré pour répondre aux besoins de toutes les parties impliquées.

En conclusion, la reprise de la guerre au Mali a suscité un silence inquiétant de la médiation internationale chargée de suivre l’accord de paix de 2015. Ce silence traduit à la fois une perte d’influence et une stratégie d’attente de la part de la médiation. Dans cette situation complexe, l’Algérie joue un rôle clé en tant que chef de file de la médiation, cherchant à concilier les intérêts de toutes les parties impliquées tout en préservant la stabilité de la région.

 

Source : Fatshimetrie

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